Il est tout aussi essentiel au pianiste (et au piano) d’avoir un clavier et une mécanique fiable et bien réglée.
Il y a des cotes précises à mettre en place et à maintenir pour répondre aux exigences pianistiques.
Un réglage régulier est aussi une sécurité en prévention de l’usure normale de la mécanique.
De la légèreté du clavier, à l’enfoncement des touches, de la bonne répétition des marteaux à un fonctionnement efficace des étouffoirs, nombreux sont les domaines d’intervention du technicien. Ce travail est effectué à votre domicile.
LE RÉGLAGE DE LA MÉCANIQUE
Une mécanique de piano doit être parfaitement réglée pour pouvoir permettre au pianiste d’exprimer toute sa sensibilité, sa technique et son talent.
C’est un travail qui nécessite beaucoup de patience, de délicatesse et de savoir faire.
Chaque pièce, chaque réglage sont dépendant les uns des autres, et le travail consiste à mettre en place des côtes au millimètre près pour assurer un bon fonctionnement.
Un réglage mal fait ou une mécanique déréglée, avec une répétition difficile déstabilisera le pianiste dans son touché, dans son expression.
L’ensemble des pièces de la mécanique souffrira et subira une usure plus rapide si le piano n’est pas maintenu réglé.
LE RÉGLAGE DU CLAVIER
Dressage de clavier
A l’aide d’une règle droite et longue les touches sont mises au même niveau, bien alignées les unes par rapport aux autres, planes et bien droites.
C’est à l’aide de mouches d’épaisseurs variables qu’on procède à cette mise à niveau, en les plaçant sous les mouches en feutre de balancier.
Jeux des touches
Par une torsion latérale légère au niveau des pointes d’enfoncement et de balancier, l’espacement entre chaque touche est vérifié et réglé à l’avant, au centre et à l’arrière.
Jeux des mortaises
Leur mouvement de balancier doit se faire aisément mais sans jeux autour des pointes de balancier et d’enfoncement.
Les mortaises ne doivent en aucun cas brider le mouvement.
Pour se faire, le technicien utilise une pince à mortaises pour tasser les feutres, ou pratiquer une légère torsion des pointes s’il y a du jeu.
Enfoncement
Chaque touche du clavier doit s’enfoncer d’environ 10 millimètres. On utilise là aussi des mouches en papier d’un diamètre plus important et d’épaisseur variable, que l’on glisse sous les mouches en feutre d’enfoncement.
Mise sous le nez (droit) chasse (piano à queue)
Les pilotes de bout de touche permettent de supprimer le jeux éventuel sous les chevalets, toutefois sans les brider pour permettre la sensation de contact direct entre la touche et le marteau.
LE RÉGLAGE DES MARTEAUX
Jours de marteaux
L’alignement des marteaux sur les cordes et les espaces réguliers entre eux doivent être parfait. Le mouvement pour aller frapper les trois cordes doit être bien droit.
Fauchage
Le technicien chauffe délicatement les manches de marteaux en bois pour les dégauchir. Le mouvement du manche peu aussi être rectifié en posant des cales de papier fin sous l’olive (piano à queue).
Échappement
Le marteau échappe à 2 millimètres en dessous des cordes (piano à queue), devant les cordes (piano droit). Pour cela, le technicien agit sur le bouton d’échappement. Il doit être très régulier d’un marteau à l’autre pour permettre un bon touché. C’est une étape très importante du réglage.
La chasse
Quand les marteaux sont au repos, la distance entre eux et le plan de corde est de 47 à 49 millimètres.
Attrapage
Les attrapes ont pour rôle de bloquer les marteaux à une distance précise des cordes (10 à 15 mm) après leur rebond sur les cordes afin de permettre au bâton d’échappement de reprendre sa place le plus rapidement.
Les attrapes sont alignées elles aussi avec une règle en agissant sur leur tige.
Rechute (piano à queue)
La rechute du marteau sous l’échappement est réglée à l’aide d’une vis, et tous les bâtons d’échappement doivent être eux aussi parfaitement alignés.
Ressorts d’échappement (piano à queue)
Le réglage de la force des ressorts est vital pour permettre une bonne répétition. Elle se règle par torsion ou par vis. Elle se vérifie individuellement et doit être harmonisée sur l’ensemble.
Ressorts d’échappement (piano droit)
Le ressort d’échappement sur un piano droit se situe sous le bâton d’échappement et l’aide à retrouver rapidement sa place. Comme sur le piano à queue sa force doit être régulière sur l’ensemble de la mécanique. Les lanières aident le marteau à un retour plus net après son échappement. Elles doivent être tendues suffisamment sans être trop bridées.
LE RÉGLAGE DES ÉTOUFFOIRS
Alignement
Les étouffoirs doivent être bien réglés sur les cordes afin d’assurer leur fonction. Le réglage de la dureté du ressort aura une influence sur la dureté du touché.
Départ individuel
L’étouffoir doit libérer les cordes quand la touche est à mi course de son enfoncement.
Ce réglage se fait à partir de la cuillère pour les pianos droits.
Pour les pianos à queue l’intervention se fait par une vis qui agit sur la hauteur de la bascule.
Départ général
Les étouffoirs doivent se relever tous au même moment. Ce réglage long et minutieux s’effectue à partir des tiges d’étouffoir sur les pianos droits, et sur la hauteur des étouffoirs sur les pianos à queue.
LE RÉGLAGE DES CHEVALETS
Alignement
Comme tout le reste de la mécanique, les chevalets doivent être eux aussi parfaitement alignés sous les marteaux, condition nécessaire au bon enchaînement des mouvements de la mécanique et surtout de la répétition. On utilise là aussi le calage des fourches pour arriver à cet alignement.